Bienvenu(e)s sur ce blog dédié aux mythes, contes et légendes classiques mais aussi à la fantasy et à la science-fiction (notamment contes de SF et suites futuristes de légendes, dans mon livre "Les mémoires du Galaxytime").
Et non, cet article ne parlera pas du cabaret parisien, mais d’une légende de Franche-Comté.
Ça se passe à Orchamps, non loin des bords du Doubs.
Le « moulin rouge » ou encore « cabaret rouge » était le nom donné à une sorte d’auberge/cabaret en forme de moulin local qui était le repaire secret de brigands.
Dans les années 1600 et quelques, un soir neigeux de décembre un officier revenait de Besançon avec sa famille. Il fit halte dans ce cabaret rouge, ils prirent une chambre pour la nuit. Mais très vite l’officier comprit qu’il s’agissait d’un tripot regorgeant de brigands, il descendit seul dans la salle de bar, en demandant à sa famille de rester en haut dans la chambre, en les rassurant. Pensant que si il ne le faisait pas, les bandit le trucideraient lui et sa famille pendant la nuit, il ouvrit le feu sur les bandits, il s’ensuivit une fusillade sanglante qui fit de nombreux morts…. D’ou vraisemblablement le nom de « cabaret rouge ». (en plus des réguliers crimes et kidnappings antérieurs dans la cave du cabaret que l’on présumait chez cette bande)
Pour davantage d’info vous pouvez par exemple aller voir ici : http://jepele.over-blog.com/article-31377951.html
Mais ce n’est pas la seule histoire associée à ce « moulin rouge » :
La tradition orale locale voudrait que sur les lieux de ce cabaret rouge témoignent de vestiges de croyances probablement antiques , du moins appartenant sans doute à la vaste liste de créatures franc comtoises : ce n’est pas précisé si il s’agissait de spectres ou de feu follets ou d’autre chose, mais certains sorciers ou loups garous seraient allés sur ces lieux sans doute pour y trouver quelque être surnaturel abstrait…
d’autres encore racontent que sur les bords de cette vallée on entendrait certaines nuit parler en latin : des soldats romains échappés de leur époque (donc des spectres ??) qui font à nouveau sonner le cliquetis des armes dans ce val.
Cette vallée aurait également abrité un temple antique très ancien qui, avant sa destruction aurait renfermé une fontaine de jouvence….
D’autres encore racontent que dans ce cabaret rouge était enfermé un cyclope….
Dans le vaste bestiaire franc comtois, les cyclopes et géants en tous genres occupent une place relativement récurrente… oui, des Cyclopes et pas seulement des géants du style Gargantua….
Ce cyclope du moulin rouge faisait huits pieds de haut et était tout poilu, il était surnommé « cœur de fer ». ce monstre avait déjà tué six femmes qui était prisonnières dans les profondeurs du moulin, au moment de tuer la septième, Saint Eloi l’en empêcha. Cœur de fer fut alors converti au christianisme. En pénitence, les clercs décidèrent qu’il devrait mettre un bât sur son dos, tel un âne, et faire ensuite cinq fois le tour de l’église, puis, ultime épreuve de rédemption, il devait se rendre à Rome en gardant son œil fermé pendant tout le trajet. Une fois son oeil unique caché par un bandeau, le cyclope partit, il tomba souvent en marchant dans les montagnes jurassiennes, mais il finit par arriver à destination, il embrassa les pieds du pape qui lui accorda la rémission de ses crimes.
Le bâtiment du cabaret rouge fut démoli et une usine a été construite à la place
(j’ai connu des gens qui bossent ou ont bossé aux usines automobiles de Sochaux, mais malgré l’industrialisation la Franche-Comté garde de sa grande beauté de paysages en relief)
Un cyclope nommé Cœur De FER, puis une industrie (lieu du travail des métaux) de construite sur les lieux mêmes de la légende : hasard ou coîncidence ?
Biblio : Le chapitre Franche Comté du Tome 2 de "contres récits et légendes des pays de France" de Seignolle