Bienvenu(e)s sur ce blog dédié aux mythes, contes et légendes classiques mais aussi à la fantasy et à la science-fiction (notamment contes de SF et suites futuristes de légendes, dans mon livre "Les mémoires du Galaxytime").
Issunboshi, le garçon d’un pouce, équivalent japonais de « Tom Pouce » est un conte traditionnel très riche et très sympathique.
D’innombrables versions sont trouvables sur le web et en papier.
Les grandes lignes du conte (résumé) :
il était une fois un couple âgé ne parvenant pas à avoir d’enfant. La prière fut entendue par une divinité : un garçon naquit. Il n’était plus haut qu’un pouce et conserva cette taille. Il fut nommé Issunboshi, le garçon d’un pouce. Malgré cette différence par rapport aux jeunes de son âge il partit découvrir le monde. Dans certaines versions un bol et des baguettes lui servaient de barque et de rames. De plus il aurait utilisé une sorte d’aiguille en guise de sabre. Le petit bonhomme était, en raison de sa petite taille, bien vulnérable (risques de se faire écraser, etc) et souvent exposé au rejet, au mépris de certains humains de taille « normale ». Il arriva dans le palais d’un seigneur qui lui donna la tâche d’accompagner et divertir sa fille la princesse. Ils voyagèrent ensemble et se retrouvèrent sur une île dans le pays des oni. Deux de ces ogres démoniaques attaquèrent la princesse et le guerrier pas plus haut qu’un pouce. Issunboshi parvint à se défendre en estoquant l’oni. Ce dernier fit tomber le marteau magique d’Uchide. Les créatures oni furent ainsi mises en déroute. Dans certaines versions ce fut la fille qui donna un coup de marteau sur la tête d’Issunboshi qui devint alors grand, dans d’autres versions, Issunboshi prit lui-même le marteau qui lui conféra alors une taille grande ou normale.
Dans certaines versions plus méconnues et plus adultes il y aurait en fin de conte quelques conflits entre la princesse et Issunboshi , qui utiliserait alors le marteau pour rapetisser la princesse ….
En tout cas ce marteau ou maillet magique permettait de réaliser des vœux. Issunboshi fit donc apparaitre de l’argent et de la nourriture et les donna aux gens dans le besoin. Selon certaines versions Issunboshi serait ensuite devenu Samourai, prince et épousa la princesse.
Voici une des nombreuses vidéos relatant ce conte https://www.youtube.com/watch?v=7eZ-gcodoq4
J’ai écrit et publié dans mon livre « les mémoires du Galaxytime « (paru en 2015) une suite futuriste de ce conte , je l’ai intitulée « le nouvel Issunboshi « (le livre est disponible ici (en format papier et en format ebook) https://www.amazon.fr/m%C3%A9moires-Galaxytime-diverses-galaxies-%C3%A9poques-ebook/dp/B00WY71VC8
Mes impressions sur ce conte classique d’Issunboshi.
Dans ce conte il semble y avoir les thèmes liés à l’homme de petite taille, la relativité des perspectives (ce qui est petit pour nous est grand pour lui, etc,), le thème de la victoire du petit (« faible ») sur le grand (« fort »). On trouve aussi dans diverses versions une possible réflexion sur la différence. Il reste loisible de penser aussi à des similitudes thématiques avec le conte occidental du « vilain petit canard ». Je ne reviendrai pas sur la symbolique du marteau d’Uchide puisque je l’ai abordée dans les notes documentaires de mon livre intitulé« les mémoires du Galaxytime » (cf ci-dessus). L’Issunboshi traditionnel nous conte visiblement le voyage initiatique du garçon, son passage à l’âge adulte. Sur ces plans Issunboshi me semble peu différer des histoires occidentales de petits bonshommes. Ce qui suit en revanche est plutôt spécifique à ce conte japonais. Dans certaines versions la princesse serait adepte du culte de Kannon (équivalent japonais de l’Avalokiteshvara hindou). Takuan Soho (maître de zen et adepte du sabre), dans son essai du 17ème siècle (« sur la sagesse immuable « ) prend l’image de Kannon aux mille bras pour expliquer la polyvalence , la disponibilité d’action de celui qui a l’esprit libre, détaché qui agira de manière pertinente au bon moment.
NB : bien entendu il y aurait plein d’autres choses à dire sur ce conte traditionnel. Cet article comporte sans doute son lot d’erreurs et/ou approximations.
Je remercie les lectrices et lecteurs pour leur clémence concernant le petit passage d'autopromotion littéraire présent dans cet article.
Article écrit par Benoit Rêveur
Biblio :
- « Contes japonais ; l’homme au miroir « Par Masahiro Inoue et Monique Sabbah, neuf de l’école des loisirs.
- http://www.contes.biz/conte-794-Issunboshi.html
- « L’âme du samouraï « (avec deux essais de Takuan : « tai-a ki « et « la sagesse immuable ») traduit en français par P Ghirardi traduit du japonais et commenté par T Cleary. éditions du rocher, textes anciens de Takuan Soho et Munenori Yagyu).