Créatures atypiques du cloître de Fréjus

~~Les plafonds du cloître de la cathédrale de Fréjus comportent encore de nos jours un grand nombre de peintures médiévales représentant des créatures, souvent atypiques. Il y a en fin d’article, certaines de ces images que j’ai prises sur place avec l’appareil photo familial. Ces peintures en plafond représentent également parfois des hommes et de vraisemblables scènes de la vie de l’époque. J’avais déjà publié un article sur cet imagier, en 2009, vous pouvez le lire ici http://www.benoitreveur.info/article-quelques-creatures-de-l-imagier-de-frejus-1-38685043.html

Pour de plus amples informations sur ces peintures médiévales vous pouvez consulter l’ouvrage papier intitulé « l’imagier de Fréjus » (par C Puchal et G. Dumas), trouvable ici http://www.amazon.fr/Imagier-Frejus-G-Dumas-Puchal/dp/2858223319

Cet intéressant livre développe entre autres choses, les techniques d’architecture et artisanat liées à ce monument tout en abordant son historique. On y apprend également que ces peintures remonteraient au 14ème siècle et l’ouvrage précise que l’on sait peu de choses sur leur éventuelle ou possible signification et ne s’étend pas sur le sujet. Nombre d’entre elles demeurent donc un mystère complet.

Il me semble donc loisible de se demander ce que peuvent véhiculer ou non ces images. Il me parait assez vraisemblable que leur but premier était l’édification religieuse.

On y trouve parfois des images d’hommes, dessinés sous des formes de monstres plus ou moins anthropomorphes : était- ce une manière d’évoquer la part d’animalité sommeillant en l’homme ? On s’aperçoit vite que nombre de ces créatures, hybrides ou non sont souvent représentées avec un cou ou un torse très allongés. On trouve tout un tas d’hybrides plus ou moins centaurins.

Je souhaitais vous proposer cette image d’homme dont la deuxième tête se trouve …. à l’extrémité de son appendice caudal … : s’agit-il de la double nature de l’homme (émotion et raison, humain et animal) ?? Une manière de symboliser ce qu’en termes modernes on nomme le « dédoublement de personnalité ? Rien de tout cela ?

Cet autre homme, sur une autre peinture, tenant quelque chose de pesant entre ses jambes représente-il les difficultés de chasteté ou d’abstinence ? (l’objet n’étant pas tourné vers le haut, la possibilité d’allusion au mythe de Priape ou au priapisme me parait moins vraisemblable).

Et cet hybride à bec et à ailes ? Que représentait-il ? Un éventuel mélange entre le thème médieval du coquadrille et celui du dragon ? Rien de tout cela ?

On pourrait broder, conjecturer et extrapoler pendant des heures , mais ces créatures gardent leurs mystères intacts. Leurs formes atypiques attirent le regard. Seraient-elles si attrayantes si l’on savait tout à leur sujet ?