Bienvenu(e)s sur ce blog dédié aux mythes, contes et légendes classiques mais aussi à la fantasy et à la science-fiction (notamment contes de SF et suites futuristes de légendes, dans mon livre "Les mémoires du Galaxytime").
Célèbre légende de Sauroctone ,bien avant les gargouilles des églises, cette Gargouille était un reptile semant la terreur sur la Seine vers Rouen, En 1826 , "l'histoire véritable de la gargouille" décrit cette créature comme ayant mille têtes, des langues de vipère et des pattes griffues. la gargouille s'attaquait aussi bien aux gens marchant sur les bords de Seine qu'aux navires voguant sur le fleuve. (c'est expliqué dans le bestiaire d'Aimeric Vacher intitulé "monstres bréviaire des créatures légendaires et fantastiques").
Voici l’histoire :
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La légende de la Gargouille est certainement la plus connue de toutes les légendes qui entourent la vie de Saint-Romain. Elle n'existe pourtant dans aucune des vies du saint ni dans les quadrilobes du portail de la Calende.
Il est admis que c'est une création tardive (fin du XIVe siècle) des chanoines de la Cathédrale dans le but de justifier le privilège qui leur permettait, tous les ans, de libérer un condamné à mort. Sa mise en forme, après bien des hésitations, accompagne la montée des contestations du privilège.
Cette légende raconte qu'un serpent ou dragon était réfugié pour les uns dans les marais du Malpalu (à l'est de la ville, là où une rue perpétue le nom), pour les autres sur la rive gauche de la Seine, dans la forêt du Rouvray. les ancien textes disent "qu'il dévouroit et détruisoit les genz et bestes du païs". Personne ne voulait le combattre.
Saint-Romain décida d'en débarrasser la ville. Il ne trouva pour l'accompagner que deux condamnés à mort, et encore, l'un d'eux renonça au dernier moment. Il arrivèrent dans l'antre de la bête. D'un signe de croix, le prélat la fit coucher à ses pieds. C'est la scène qui est le plus souvent représentée, dans les vitraux, comme dans les sculptures.
Le condamné, tenant l'étole (l'écharpe) du prêtre comme une laisse passée au cou du monstre, la ramena dans la ville (Vitraux de la Chapelle du Petit-Saint-Romain de la Cathédrale ou de Saint-Godard).
Pour certains, elle fut jetée en Seine depuis le Pont de Pierre (il faut noter qu'il n'y avait pas de pont à cette époque...), pour d'autres, elle fut brûlée sur le parvis de la Cathédrale.
cette légende n'est pas isolée. On trouve la même histoire, avec d'autres noms, dans d'autres ville : le Graoulli à Metz, laChair salée à Troyes, le Kraulla à Reims, le Dragon de Saint-Marcel à Paris, la Tarasque à Tarascon,... »
Source : http://www.rouen-histoire.com/Saint-Romain/Gargouille.htm
D’autres précisions :
« Tous les rouennais connaissent la Foire Saint-Romain. Mais qu'en est-il de la légende de Saint-Romain et la gargouille ?
Il y avait, dans les marécages qui bordaient la Seine, un épouvantable monstre qui dévastait les environs et que les rouennais terrorisés avaient appelé La Gargouille. Lorsque Saint Romain décida d'affronter la bête, la seule personne qui osa l'accompagner fut un condamné à mort. Le miracle se produisit : le monstre fut dompté par l'évêque et par sa croix, tenu en laisse avec une simple étole et ramené à Rouen par le condamné, qui par la même occasion venait de sauver sa vie. Quant à la Gargouille, on la brûla en place publique. Ce miracle donna lieu au « privilège de saint Romain » qui sauvait la vie d'un condamné tous les ans. Ce privilège disparut avec les autres la nuit du 4 août 1789...
« source : http://bibliotheque.rouen.fr/
D’autres versions expliquent que cette gargouille crachait du feu, mais aussi de l’eau et provoquait ainsi des inondations. En tous cas en patois Normand le terme médieval "goule" signifie encore aujourd'hui "gueule", la "Gar-goule" était donc le "glouglou" d'une bouche remplie d'eau.
Comme le condamné, cette Gargouille reptilienne semble elle aussi avoir été réhabilitée d’une certaine manière puisqu’elle donna son nom aux créatures d’apparence démoniaque gardant les entrées des églises : ces statues servant à « chasser le mal par le mal » (servant aussi de gouttière aux églises) ont en commun avec le reptile normand le fait de cracher de l’eau….
Dans les grandes lignes les légendes voudraient que ces créatures de pierre gardant l'entrée des églises puissent percevoir la présence d'un ennemi visible ou invisible qui s'approcherait de l'église, Ces créatures de pierre auraient été ainsi pétrifiées mais pourraient se remettre en mouvement à tout moment si nécessaire. IL y aurait des tas d'autres choses à dire sur ces gargouilles d'apparence démoniaque, mais un article n'y suffirait pas.