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Bienvenu(e)s sur ce blog dédié aux mythes, contes et légendes classiques mais aussi à la fantasy et à la science-fiction (notamment contes de SF et suites futuristes de légendes, dans mon livre "Les mémoires du Galaxytime").

Sur la sirène de la Fresnaye

On entend parfois parler d’une sirène qui semble avoir été liée à la baie située vers Saint Cast et Pléboulle. Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de récit et de contexte à ce sujet.

Une bienfaitrice

Cette créature maritime avait un chant mélodieux qui charmait les gens mais elle ne cherchait pas à les noyer. Aucune forme de malveillance ne paraît mentionnée à propos de cette femme à queue de poisson. Un sabotier démuni vivant vers Saint Cast la pêcha et il s’aperçut qu’il venait de capturer cette néréide de petite taille. Afin de lui permettre de survivre, il la remit à l’eau. La créature utilisa ses pouvoirs dans le but de récompenser son sauveur : elle lui donna plus d’une fois des choses qui, comme par magie, aidèrent la famille du sabotier. Elle permit aussi à cette famille de faire d’abondantes pêches. Par la suite cette femme-poisson commença à disparaitre pendant un an. Elle revint ensuite aider le sabotier une dernière fois puis elle quitta définitivement la région de Saint Cast et partit en Inde. Ce récit fut relaté par écrit par Paul Sébillot dans « Contes de terre et de mer, légendes de la Haute-Bretagne » (1883). Il explique que cette histoire lui avait été contée en 1880, par Rose Renaud de Saint Cast, alors âgée de 60 ans, épouse d’un pêcheur nommé Etienne Piron.

Et après ?

L’histoire rapportée par Sébillot ne mentionne aucune rencontre entre un dragon local (cf ci-dessous) et la sirène de la Fresnaye. Lors de sa première absence d’un an, qu’avait-elle fait et où était-elle allée ?  Ce conte d’autrefois ne donne pas de réponse. On peut imaginer que cette sirène aurait très bien pu avoir une liaison secrète avec le reptile et qu’elle aurait donc pu donner naissance à une enfant (nommée Alranta) peu de temps avant de partir définitivement en Inde. Que pourrait-il se passer une fois Alranta parvenue à l’âge adulte ? Bien entendu elle aurait hérité de la cruauté de son père et de l’altruisme de sa mère. Cette suite futuriste de ces deux histoires légendaires est disponible en entier dans l’article intitulé « La sirène-dragon de La Latte » (ici http://www.benoitreveur.info/2019/02/la-sirene-dragon-de-la-latte.html )

Une culture locale liée aux sirènes

Dans les environs de Plévenon et du Fort La Latte, vers la Baie de la Fresnaye, il semble exister au moins deux autres légendes de sirènes. Il s’agit toutefois de créatures redevenant totalement humaines à la fin du récit. Elles avaient été mentionnées ici http://www.benoitreveur.info/2018/09/d-autres-choses-sur-les-legendes-du-fort-la-latte-2.html . L’une des deux ne paraissait ni puissante ni malveillante : elle avait été transformée en sirène depuis sa capture par le dragon.

Dans l’ouvrage intitulé « Bretagne secrète de A à Z » (Bernard Rio, 2011 , éditions du Rocher) dans les lignes consacrées à la sirène de la Fresnaye il est  expliqué que non loin de là, à Lancieux , une sirène sculptée a été trouvée sur une pierre de la vieille église. On entend parfois que cette sirène du vieux clocher porte l’écusson de la famille Glé. Un visuel de cette sirène minérale est consultable ici http://www.randonneecastine.com/post/LANCIEUX-rando-du-15/03/2012  

En outre une créature de ce type, mi-femme mi- poisson, est représentée sur les armoiries de la ville de Lancieux (côtes d’Armor). C’est également le cas de celles d’Erquy, située dans les environs. De plus amples informations en matière d’héraldique sont consultables ici

http://heraldie.blogspot.com/2012/05/bestiaire-fantastique-la-sirene.html

 Sur les blasons de ces deux communes on peut y remarquer des sirènes dorées : doit-on y voir un lien avec la récurrence du thème de l’or, de la richesse et de l’opulence dans le récit écrit de Sébillot ? Dans ce conte, l’enfant, premier à rencontrer la sirène, la décrit d’abord comme un » poisson chantant et brillant comme de l’or » (in « Contes de terre et de mer, légendes de la Haute-Bretagne » Sébillot, 1883). Lors de la scène de la capture de la sirène elle est décrite en ces termes : « sur sa tête flottaient des cheveux couleur d’or ». Plus loin dans ce texte il est écrit ceci :« il jaillissait des gouttelettes et tout ce qui sautait en l’air était de l’or ». Ensuite on peut lire « elle envoya au rivage un flot d’or et d’argent ».

Les probables lieux de l’histoire légendaire

Dans ce récit tel que rapporté par Sébillot on découvre certaines indications de localisation.
Le début de ce texte situe le logement du sabotier « dans le bois de l’Ile Aval, en paroisse de Saint Cast ».

Ensuite l’enfant explique à son père qu’il rencontra la créature dans « l’anse-du-Port-au Moulin » : pourrait-il s’agir du « Moulin de la mer », à Saint-Germain-de-la-mer (vers la commune voisine de Matignon) ? De plus amples informations sur ce moulin et ses actuelles ruines sont disponibles ici http://docarmor.free.fr/valarmor/valest/stgerma1.htm Une autre page traitant d’un « Moulin de la mer » est consultable ici http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/inventaire/matignon/Geoviewer/Data/html/IA22009447.html

Quelques images sur la « Vallée du Moulin de la Mer » sont visibles ici https://www.cotesdarmor.com/Decouvrir/Cote-Nature/Espaces-naturels/vallee-du-moulin-la-mer/1674   

Il y aurait probablement d’autres choses à mentionner, mais voilà pour le moment.

Article écrit par Benoit Rêveur en mars 2019

 

 

 

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